DISCOURS SUR LA COLLINE ARABE

Le tortionnaire s’est réveillé
Près de lui
sa femme dort encore
Il se glisse furtivement hors du lit
revêt sa tenue de jungle
et sort
Sur le chemin du réduit
où l’attendent ses instruments
et ses victimes du jour
il pense aux choses ordinaires de la vie
les prix qui grimpent
la maison qui sera trop exiguë
quand viendra le cinquième enfant
les pluies qui tardent de nouveau cette année
le dénouement du dernier feuilleton qui passe à la télé
Il pointe au bureau des entrées
se dirige vers le réduit
ouvre la porte
Les corps sont recroquevillés dans la pénombre
toussotements
puanteur
Lève-toi fils de pute !
crie-t-il
en lançant une ruade
au plexus du premier prévenu
que son pied rencontre